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  • Jean-Luc Godin

Les chaussure premiers pas


Des idées reçues transmises de génération en génération


Il y a quelques jours je reçois une maman inquiète. Pour amuser sa petite fille de 2 ans, elle place mains et pieds sur une feuille, puis en dessine les contours. Stupeur le dessin du pied gauche présente une courbe anormalement convexe vers l'intérieur! "Ma fille a les pieds plats, maintenant que je la regarde marcher je vois bien que ses pieds rentrent".

Rongée par la culpabilité, la jeune maman, que je tente de rassurer au téléphone, ne comprend pas comment c'est possible, alors que l'enfant porte toujours des bonnes chaussures, ni pourquoi le médecin de la PMI lui dit " On ne consulte pas un podologue avant l'âge de 7 ans."


Idées reçues chez les patients (et les chausseurs)…


Le pied plat serait forcément pathologique, une bonne chaussure serait une chaussure à tige haute pour "maintenir la cheville" avec un contrefort rigide en interne pour "maintenir le pied et le fameux soutien de voûte en forme d'hémi-coupole pour soutenir l'arche interne voire "former le pied"...


Non le pied de bébé n'a pas besoin d'être maintenu, juste d'être protégé du terrain. La marche pieds nus est idéale à l'intérieur.

A l'extérieur on choisira une chaussure souple, avec une semelle fine permettant de percevoir le sol et d'apprendre à dérouler le pas. Une chaussure plus lourde que la jambe de bébé ne facilite pas la marche!

Bien évidemment les talons sont à proscrire, de même que les semelles trop épaisses (comme les baskets qui imitent les running de papa)


L'enfant commence à marcher pieds à plat, les jambes écartées, l'angle de pas fermé (pieds parallèles ou rentrant légèrement), ses pieds sont plats et c'est normal.

Avec la maturation du système nerveux, et l'exercice de la marche le pied va se renforcer, les hanches vont se transformer. L'enfant acquiert une marche avec attaque talon, déroulement puis propulsion sur les orteils . L'angle de pas s'ouvre, bébé arrête de tomber. Ce processus se déroule d'autant mieux sans chaussures renforcées, sans semelles: juste parce-que la nature est bien faite.

L'ensemble pouvant évoluer jusque l'âge de 7 ans, cela nous amène aux


idées reçues de certains soignants


qui pensent ,à raison, qu'il ne faut pas appareiller les enfants trop tôt mais qui concluent par ce raccourci: "pas de consultation chez le podologue avant 7 ans."


Cette réaction est liée à une autre idée reçue qui voudrait que toute consultation chez le podologue se termine par la mise en place de semelles orthopédiques.

Si l'on peut discuter de la mise en place d'orthèses plantaires au cas par cas dès l'âge de 4 ou 5 ans, ce n'est pas la finalité de la consultation. Le podologue peut proposer des exercices pour stimuler l'enfant, conseiller sur les positions à éviter, les points à surveiller. Il rassure les parents en leur expliquant comment l'enfant se développe à mesure qu'il améliore sa marche. Il conseille sur les chaussures en combattant les fausses bonnes solutions des "chausseurs spécialisés", validées par les mamies et ,plus gênant, par certains professionnels de santé.


Certains conseils de chaussage qui me semblent aujourd'hui complètement inadaptés étaient enseignés durant mes études, je les ai moi-même repris en début de carrière. En podologie comme ailleurs il faut évoluer et oser remettre ses connaissances (croyances?) en question.


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